Si Internet n'existait pas - La Chatterie de Gailande

La Chatterie de Gailande
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Et si Internet n’existait pas?

Taiji et Theopholus de Gailande Ragdolls

Photos prises à l'occasion de notre séance des photos pour "Atout Chat"
Taïji et Théophilus de Gailande


En voilà une drôle d'idée, pourrait-on imaginer de vivre sans Internet ?

Fermez les yeux et faites marcher votre imagination... Pas facile non ?
Plus de mail, plus de Facebook (bon c'est surtout mon fils qui serait déboussolé, et quelques milliers de jeunes et moins jeunes avec lui)

Pour certains la vie sans Internet et sans portable, n’est même pas imaginable de nos jours.
Car si Internet existe depuis des années, à l’époque pour faire connaître sa chatterie, nous ne disposions que des magazines spécialisés dans le monde félin.
Sans Internet c’était une toute autre approche que celle d’aujourd’hui. Le plus difficile étant de faire connaître nos chats.

En ce qui concernait les bébés à vendre, les moyens mis à notre disposition était la photo, le courrier postal, les magazines et les expositions félines. Sans le numérique (cela n’existait pas encore), restait le bon vieil appareil photo avec pellicule. Nous faisions des photos des chatons « au pif » sans référence donc sans savoir si c’était bon ou pas. Il fallait apporter cette pellicule chez un photographe qui lui l’expédiait dans un labo pour développement, et nous récupérions nos photos quelques jours plus tard.
Oh ! surprises…. ! Bonnes, ratées, tout à refaire parfois. A partir de ces photos, nous les expédions par courrier postal aux futurs acquéreurs de chatons ayant téléphoné auparavant pour avoir des photos. Cela prenait donc un certain temps.
Cette façon de faire aujourd’hui est révolue, juste le temps d’écrire trois mots sur un mail, quelques photos à l’appui et le tour est joué ! Ce n’est pas ce que j’aime le plus dans cette vie d’aujourd’hui le contact humain n’étant plus là !

En ce qui concerne les chats adultes, pour faire connaître sa chatterie il n’y avait que les magazines « Atout Chat », « 30 millions d’amis », « Femme Actuelle » et tant d’autres. N’étant pas encore dans un monde qui fourmille de chatteries, les magazines appelaient les plus en vue, pour toutes les races de chats et demandaient à celles-ci de se déplacer sur Paris avec chats adultes et chatons pour faire les photos avec des photographes professionnels. Seul 30 millions d’amis venait à la chatterie pour des photos en extérieurs. J’ai participé à de nombreuses séances photos à Paris avec mes chats, le plus souvent le week-end et toujours à nos frais. Je voudrais vous faire participer par mes écrits à l’une d’entre elles qui commença très bien mais ne se termina pas comme nous l’aurions souhaité.


Les frigos-Bercy

Le voyage à Paris


J’étais en voiture avec mon fils Thomas, nous allions faire les courses en vue des fêtes de fin d’année 2002, lorsque mon portable sonna (Un Nokia aussi gros qu'un téléphone fixe d'aujourd'hui). C'était Martine Casteran alors Rédactrice en chef du magazine « Atout Chat ». Elle était paniquée ayant programmée une séance photos de chats Ragdolls à Paris avec une éleveuse Belge, qui lui fit "faux bond" au dernier moment. Elle me demandait instamment de la remplacer au pied levé, et d’être à Paris le samedi 4 janvier 2003. Après un petit temps de réflexion en famille nous décidâmes alors de relever ce défi et d'aller à Paris aussitôt. (Et ce sans la moindre participation financière de la part d’Atout Chat).
Mais nous n’avions pas assez de chats pour les photos. Je téléphonais donc en Belgique à Monsieur et Madame Van Malder pour les informer et en leur demandant s'ils pouvaient venir avec leur chat Ragdoll nommé "Taiji de Gailande", un jeune mâle bleu bicolour. Leur réponse sera immédiatement positive !
" Ok, on vient ! " Mais il me fallait encore un bleu colour point ! Alors j'appelle Monsieur et Madame Romagnolli qui habitent en région Parisienne. Ils viendraient eux aussi avec leur Ragdoll, "Theophilus de Gailande" ! Il ne manquait finalement à l'appel qu’un bleu mitted ... ! Je demandais à quelqu'un que tout le monde connait maintenant de venir avec son chat, un Ragdoll nommé Taj-Mahal de Gailande. Mais il travaillait, à l'époque, chez un antiquaire et c’était difficile pour lui, mais il le fit. Il amènerait "Taj-Mahal" le matin et viendrait le récupérer le soir. C'est ainsi que je n'ai jamais pu rencontrer ce Monsieur qui n’est autre que Jonathan Koskas maintenant Président de L’A.F.R. et juge LOOF.

Nous voici donc partis de Biarritz très tôt le samedi 4 Janvier 2003, avec six de nos chats, et bien sûr avec notre fils Thomas ! Tout allait bien, nous fûmes en vue de Chartres avant midi. Puis le ciel clair d'hiver devînt tout entièrement gris, puis quelques flocons de neige tombèrent lentement puis, de plus en plus fort au fur et à mesure que nous nous approchions du périphérique de Paris.

Un petit tapis blanc recouvrait l'autoroute, notre fils Thomas (13 ans) était ravi, nous, nettement moins ! Le périphérique bouché on n’avançait qu’au pas. Finalement nous sommes passé lentement devant la Grande Bibliothèque François Mitterrand, et un peu plus loin juste en face, se trouvaient les anciens entrepôts frigorifiques de Paris.
C’est là que nous avions rendez-vous avec Jean-Michel Labat, un photographe professionnel qui travaillait pour plusieurs magazines. Un peu angoissante l’arrivée devant ces bâtiments, la façade un peu hors du temps. L’intérieur l’était tout autant, des graffitis couvraient les murs, des S.D.F. squattaient cet endroit, ce n’était pas très rassurant, et en plus en guise d’ascenseur, des monte charges de l’époque ou des bêtes entières étaient montées jusque dans les frigos. Je peux dire que vu le contexte, et surtout de ma claustrophobie j’ai préféré monter à pied !


Les frigos-Bercy

Les séances photos se sont en effet toutes bien déroulées avec les chats (Petit bémol, Jean-Michel avait oublié de mettre une pellicule dans l’appareil pour les premières prises de vues, (Ah oui, à l’époque il n’y avait pas d’appareil numérique). Cela fut bien pris à la rigolade par tout le monde. En se disant « au revoir » en fin d'après-midi, nous reprîmes tous nos destinations respectives. Mais voilà pendant ce temps-là, la neige, était tombée sans discontinuer, et un beau manteau blanc habillait l'ensemble du périphérique.

Arrivés en vue du panneau, "Direction Bordeaux », nous avons fait un grand " Ouf ! " de soulagement, sauf qu’une fois engagés sur l’autoroute, tout était bouché jusqu’au péage de St Arnoult par des voitures et surtout des camions en travers de la route qui n’avait pas été salée ! (Je crois que rien n’a vraiment changé de nos jours !...) Lorsque nous arrivâmes finalement au péage de St Arnoult, en quatre heures au lieu des trente minutes habituelles, on nous dit que l'autoroute était fermée et l’on nous recommanda de dormir dans un proche gymnase ! Comment dormir dans un tel endroit avec tous nos chats qui avait déjà 800 kilomètres « dans les pattes » et des heures de séances photos ? Nous avons donc décidé de poursuivre notre périple et de prendre les routes et chemins de traverses qui pourraient être encore plus au moins accessibles ! Mais la plupart des panneaux de direction était à 3 mètres du sol et la neige y restait collée, donc il était impossible de savoir quelle direction prendre (Evidement, il n’y avait pas de GPS à l’époque non plus) ! Ce fut long et laborieux de s'y repérer avec Thomas et nos chats dans tous leurs états ! Finalement nous avons mis 16 heures à rejoindre notre maison à Arbonne dimanche à 9h du matin, et Monsieur et Madame Van Malder on eut à subir le même genre de problème pour leur retour en Belgique, ils sont devenus de véritables amis.

Mais là, pour nous, au lieu de pouvoir aller directement au lit, très fatigués non seulement il a fallu s’occuper des chats, mais aussi d’amener Thomas au Club Hippique ou il avait rendez-vous pour passer son Galop 5 ce dimanche 5 janvier à 11h du matin. Malgré sa fatigue il a bien réussi son programme et il l’a eu son Galop 5 ! A bon entendeur ! Salut !

C'est cette passion commune à Ian et moi, pour les chats Ragdolls, qui nous ont fait accomplir tous ces efforts à cette époque et qui restent pour nous des moments très forts, avec les rencontres de gens inconnus, qui sont devenues au fil des années de superbes relations.
Internet est arrivé, et, c'est très bien, mais toute cette magie a disparue et a laissé la place à un écran devant lequel on s’envoie des mails, des photos, quatre mots, et surtout on ne bouge pas de chez soi, en attendant les « commandes » !
Je peux le dire aujourd’hui, je regrette infiniment cette époque-là, qui était et restera pour moi le temps béni de la vraie communication !
Mais nous continuerons Ian et moi a promouvoir cette race Ragdoll si chère à notre cœur depuis 1986, autant de temps que nous le pourrons. Être présent sur internet ne doit pas nous dispenser de vivre pour de vrai.

Existons avant tout en appréciant la vie !


Atout Chat avril 2003 Article Atout Chat avril 2003